La rédaction vous embarque au théâtre, à la Comédie-Française pour l’une des pièces incontournables de Molière…
L’histoire (si vous ne la connaissez pas encore) :
Harpagon vit avec ses enfants, Cléante et Élise, dans une maison cossue. Par cupidité, le père de famille prête de l’argent à des taux prohibitifs à des personnes dans le besoin. Il vient d’ailleurs d’être remboursé d’une grande somme cachée dans une cassette enterrée dans son jardin. Obnubilé par l’argent, il a l’intention d’unir ses enfants à des partis avantageux ; Cléante à une veuve richissime et Élise au seigneur Anselme qui accepte de l’épouser sans dot. Harpagon souhaiterait lui aussi se remarier avec Mariane, une jeune voisine de condition modeste, dont il s’est épris. Cependant, Cléante et Mariane s’aiment et Élise est secrètement mariée avec Valère, récemment entré au service d’Harpagon pour se rapprocher d’elle…
Notre avis :
Il est des classiques de Molière qu’on ne se lasse jamais de voir et revoir. C’est le cas de cette pièce où les répliques cultes nous accompagnent depuis notre enfance. Enfin, quelle bonne idée d’avoir transposé la pièce en Suisse, après la Seconde Guerre mondiale : lac Léman, terrain de golf, montagnes… Laurent Stocker excelle dans le rôle d’Harpagon (un banquier suisse), on s’amuse, on rit de bon cœur devant les répliques si connues « ma cassette, 10 000 écus » et Harpagon de dire aux spectateurs hilares : 350 000 € !! Laurent Stocker, mesquin à souhait, est déchaîné sur scène et toute la troupe excelle dans cette comédie, jouée de manière burlesque, et plus particulièrement Serge Bagdassarian (Maître Jacques) et Jean Chevalier (Cléante) sensationnel dans le rôle de fils de famille.
Oui, il faut courir au Français pour passer un joyeux et mémorable moment. C’est jusqu’au 24 juillet. Et surtout lisez et relisez Molière…
Pour le plaisir, extrait de la pièce :
Harpagon « Au voleur ! au voleur ! à l’assassin ! au meurtrier ! Justice, juste Ciel ! je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver? Où courir? Où ne pas courir? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin. (Il se prend lui-même le bras.) Ah ! c’est moi. Mon esprit est troublé, etj’ignore où je suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas ! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! on m’a privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé,j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde : sans toi, il m’est impossible de vivre. »
Comédie-Française, place Colette 75001 Paris. Nouvelle production.
Jusqu’au 24 juillet 2022. Mise en scène Lilo Baur.
Avec Alain Lenglet, Françoise Gillard, Jérôme Pouly, Laurent Stocker, Serge Bagdassarian, Nicolas Loremeau, Anna Cervinka, Jean Chevalier, Elise Lhomeau, Clément Bresson, Adrien Simion et Jérémy Berthoud.