L’artiste Emmanuel Oger vient de nous présenter ses Gallus. Des coqs qui sont les fruits d’une reconversion réussie et pertinente. Dans une période où la France métropolitaine est traversée par une remise en question de son identité profonde, il fait bon voir des projet lumineux.
Car oui, il y a de la lumière dans les créations artistiques de Emmanuel Oger! Le choix même du mot Gallus n’est pas dénué de sens, bien au contraire. Il est le mot latin pour désigner les habitants de la Gaule. Par la même occasion, il est également usité pour définir toute une famille d’oiseaux que nous connaissons bien : gallus-gallus. L’autre nom pour désigner les poulets et poules domestiques français dont fait partie le Coq.
Le Coq, un symbole national tout aussi réfractaire que les français et les gaulois fantasmés dans son comportement. Ses Gallus ont donc déjà une identité très française. Il ne manquait plus que des thématiques et des approches comme le rappel des valeurs du pays.
Liberté, Égalité, Fraternité
Une devise que la République française partage avec la république d’Haïti. Une devise qui dévoile un sens encore plus profond dans ces années 20 du 3ème millénaire. Devise qui est en réalité aux centres des requêtes « terrain » et des doléances françaises.
Effectivement en 2022, il est difficile de trouver de la fraternité dans une période où même la solidarité est fragilisée, et où les inégalités et disparités sont en nettes progression. Et que dire de la liberté dans une période où les lieux nécessaires et indispensables pour une bonne santé mentale sont régulés par un Pass Vaccinal?
Gallus et Métiers d’Art
Emmanuel Oger fait bien de nous rappeler cette devise qui s’oublie et pourtant, qui signe la quintessence d’un Art-de-vivre propre. D’une singularité qui permet le rayonnement de la France aussi bien dans sa philosophie des Lumières que dans ces hauts Savoir-Faire. Et si nous parlons Savoir-Faire et artisanat, c’est que les Gallus de l’artiste placent les métiers d’Art en majesté.
Un processus créatif qui s’installe par une réflexion, une recherche autour de l’œuvre et une conception de son histoire. Viennent ensuite le coulage ou l’estampage (porcelaine ou Grès) et la double cuisson (Raku et Kintsugi pour certains Gallus).
Pour la finition : ponçage et peinture avec un vernis écologique puis polissage. Suivre chaque étape n’empêche pas à Emmanuel Oger de faire appel aux meilleurs. Ainsi, il s’est aussi entouré de maîtres artisans qui contribuent à donner vie à ses fantaisies créatives.
A Limoges, berceau de la porcelaine, il travaille avec une manufacture, tandis que la peinture et le vernis sont réalisées dans des ateliers à Nancy. Artistiquement, il s’efforce de créer ainsi une passerelle entre la tradition et l’innovation. Ses Gallus inscrivent en leur gènes la féminité et la masculinité dans un équilibre du cycle perpétuel du Yin & du Yang. En résulte de merveilleuses créations.
Emmanuel Oger en Gallus
Une carnation de l’âme française
Traduire l’âme française dans des œuvres d’Art est un challenge. Pourtant, nous essayons de tous porter ses valeurs. Mais les travers de l’actualité métropolitaine et internationale semblent suivre une piste différente. C’est fort dommage. Peut-être que ses acteurs médiatiques devraient jeter un œil voir un regard sur le travail de cet artiste? N’est-ce pas le rôle de l’Art de nous questionner et de nous interroger ? De notre côté, nous adorons le concept du coffret limité à 1789 exemplaires. Ce triptyque numéroté et signé, est un joli clin d’œil à ce qui nous manque actuellement en France. La cohérence est-elle devenue si rare ?